Bandits de grands chemins
Au 12ème siècle, les chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle
ne sont pas des plus sûr : Intempéries, bêtes sauvages
et bandits de grands chemins font partie du décor.
La bourse où la vie les jours de chance.
La bourse et la vie les jours de pas-de-bol...
En 1120, le Comte de Flandres en fait la sinistre expérience :
violente tempête, attaque de brigands. De quoi vous gâcher un pélerinage.
C'est pourquoi, à la suite d'une mauvaise rencontre dans l'Aubrac,
monsieur le Comte décide de faire bâtir une abbaye qui servirait de refuge aux pélerins.
Et qui dit abbaye dit moine. Et qui dit moine dit... fromage !
Le fromage en question porte le nom d'un petit village du nord de l'Aveyron, Laguiole.
Et ses habitants prononcent "Laïole".
Au XIIIème siècle, le Laguiole sert de monnaie d'échange. Du vin, du sel et des fruits du Midi contre de bons gros fromages.
Au XVIIème, les moines transmettent leur savoir-faire aux bergers des monts d'Aubrac qui, durant la transhumance, vivent dans les burons et fabriquent à leur tour le Laguiole.
Puis vient le temps de la Révolution. Les moines sont chassés, le fromage menacé.
Mais c'est sans compter sur les bergers et fermiers qui reprennent le flambeau.
Fin du XVIIIème siècle, on compte alors pas moins de 300 burons en activité,
employant quelques 1200 bergers.
Aujourd'hui, ce temps est révolu. A quelques rares execptions, le Laguiole est conçu en coopérative laitière tout en conservant les méthodes de fabrication ancestrales. Le Laguiole obtient l'AOC le 24 juin 1976. Son aire de production se situe autour de Rodez, Saint-Flour et Mende, là où la végétation est luxuriante
et où les vaches séjournent du 25 mai au 13 octobre.