28 avril 2013
Mariage Princier
Celui-là pourrait postuler à la couverture de "Gala",
"Point de Vue et Images du Monde"
ou encore faire l'objet d'une émisson spéciale
"Têtes Couronnées mais non moins coupées"
présentée par ce bon vieux Stéphane Berg,
avec interview exclusive à la clé...
Pensez un peu, manants : le Brie, au cours de sa longue et mouvementée existence,
a séduit Charlemagne, fait de l'oeil à Henri IV, fricoté avec la Reine Margot
bien avant de faire perdre la tête à Louis XVI.
Consécration suprême, lors du congrès de Vienne en 1815,
il est nommé "prince des fromages" par Metternich, chanchelier autrichien de l'époque.
La renomée du Brie traverse dès lors les frontières pour devenir internationale.
Pourtant, loin de têtes couronnées et des fastes des palais dorés,
c'est dans les fermes briardes qu'il a joué son rôle le plus important.
Autrefois, lorsqu'un jeune homme s'y présentait pour prétendre à la main d'une jeune fille,
le patriarche sortait une large part de Brie, du cidre et un couteau.
A la fin de sa demande, le garçon, main tremblante,
trois poils au menton et sueur au front, partageait le fromage.
S'il en coupait la pointe, c'était à coup sûr mauvais signe et la demande était rejetée...
laissant le prétentieux prétendant en plein désarois.
Et qui donc se souvient des Bries noirs,
ceux-là même que fermiers et paysans faisaient sècher si longtemps
qu'ils venaient à prendre une couleur marron foncée et un goût proche de celui du savon ?
Le fromage, très nourrissant, se glissait alors
dans les casse-croûtes des ouvriers agricoles
qui n'envisageaient pas un seul instant
de s'abonner à... "Point de Vue et Images du Monde".
PS : On trouve encore du Brie Noir au marché de Coulommiers (77), tous les lundi et mercredi matin. C'est rien de vous dire que cela vaut le détour...